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SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PSYCHOPATHOLOGIE DE L’EXPRESSION ET D’ART-THÉRAPIE
Journées d’automne Métamorphoses
24,25 octobre 2025
INHA, 2 rue Vivienne, 75002 Paris

#METOO ARTEMISIA GENTILESCHI : VIOL, EMPRISE,
DÉPRISE ET SUBLIMATION.

Dans Les Métamorphoses, deux sœurs, Philomèle et Procné font face à la jouissance effractive de Térée, roi de Thrace, mari de Procné.
Il viole sa belle-sœur Philomèle, l’enferme, lui coupe la langue.
Cependant, elle réussit à tisser son histoire, et la fait parvenir à sa sœur. Du silence qui suit le traumatisme sexuel, le tissage œuvre à sa réparation lorsque sa sœur accuse réception.
Unies, elles se vengent de Térée. Artemisia Gentileschi, dans son célèbre tableau, Judith décapitant Holopherne (1612), deux femmes lui tranchent la gorge, son sang gicle tandis qu’il regarde le regardeur qui contemple la scène, médusé. Rompre la sidération, c’est penser à Judith, bras de justice qui sauve son peuple avec sa complice Abra.
Si notre œil se réjouit de la magnificence baroque, les tableaux de Judith, de Suzanne et les vieillards à la concupiscence affichée, notre regard s’ouvre sur l’autre scène, son viol en 1611, à 17 ans par Agostino Tassi, un peintre collaborateur de son père Orazio, avec la complicité du fourrier Quorli. Après un procès éprouvant, où preuve est faite de son non-consentement, son œuvre, en creux, sublime le point de catastrophe de son histoire et son dépassement, en peignant des scènes où la violence des héroïnes est historiquement légitime et victorieuse.
Avec Artemisia, j’interroge les effets cliniques de la révolution MeToo, du séisme de l’affaire Weinstein, dans cette métamorphose de victime en femme victorieuse, affirmation puissante de leur vérité. Dans une stratégie de l’ellipse qui relance le désir, les questions sur la féminité, l’identité, l’identification sont les enjeux de ces résiliences subversives et éthiques.

DANIELE ROSENFELD-KATZ. 24 octobre 2025.
Psychanalyste.
Anc. Maîtresse de conférences des Universités,
Membre de la SFPE-AT.
Membre de l’association Pandora.

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‘’Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme …’’

avait dit Lavoisier, d’où l’inextricable complexité de l’histoire du monde, des êtres et de ce qu’ils produisent.